2020 a été une belle année !
Loin de moi de commencer ce post ainsi par pur souci de différenciation du d’ores et déjà habituel “L’année 2020 a été une année particulière” 😉
Car, en effet, du point de vue de l’équipe Predilepsy, cette année 2020 tant décriée, a été porteuse de beaucoup d’espoir.
Pour plusieurs raisons :
- la recherche scientifique, et notamment médicale, a été largement vulgarisée (parfois un peu trop même…)
- l’utilisation d’algorithmes pour la recherche de traitements médicaux est passée sur le devant de la scène
- les possibilités de collaboration digitale ont été portées à une toute nouvelle échelle
Quand on s’intéresse aux mécanismes des systèmes de prédiction, on ne sait que trop bien que le futur ne peut s’écrire sans analyse sophistiqué des données expliquant le passé (tout en tenant compte bien sûr d’un certain nombre de variables explicatives de l’environnement présent, n’est-ce pas…).
Alors, avant de nous projetter en 2021, passons en revue les grandes étapes franchies par Predilepsy en 2020.
Janvier
L’année a commencé avec une rencontre auss inattendue que passionnante.
Lors d’une table ronde organisée par Etienne de Rocquigny et son think tank Esperance et Algorithmes, nous avons pu discuter avec Mgr Matthieu Rougé, évèque du diocèse de Nanterre, et Mr le Rabbin Michaël Azoulay de thèmes aussi intéressantes que complexes, comme la régulation des algorithmes, l’impact de l’intelligence artificielle sur l’emploi, la nécessité du discernement face à l’innovation, l’importance de la liberté et du choix à l’ère des algorithmes auto-apprenants,…
Février
Les données que nous utilisons pour entrâiner nos algorithmes de prédiction des crises d’épilepsie sont principalement de deux origines : des enregistrements EEG de patients et des EEG synthétiques (générés par le modèle cérébral Coalia ; voir “Avril”).
La première source de données a obtenu un grand coup de boost en février : nous avons obtenu l’accord officiel du service EEG et des équipes de neurologie de l’hôpital Necker pour participer à Predilepsy à travers la mise à disposition de plusieurs milliers d’EEG pédiatriques.
Ces EEG constituant des données médicales personnelles permettant potentiellement une identification du patient, ils ne peuvent être librement stockés dans le cloud, c’est pourquoi nous avons dû travailler sur des algorithmes robustes d’anonymisation avant de pouvoir les exploiter de manière collaborative.
Mars
Le 6 mars était le grand jour !
Grâce au soutien financier de nos partenaires mécènes réunis à travers le fonds de dotation Bretagne Atlantique Ambition, nous avons pu accueillir Mohammad El Sayed, PhD au sein des équipes de l’INCR à Rennes.
Mohammad, expert en traitement de signaux physiologiques, travaille désormais à temps plein avec les équipes du Pr Fabrice Wendling et du Pr Pascal Benquet sur l’exploitation et l’interprétation des enregistrements EEG afin d’alimenter les algorithmes de machine learning.
Avril
En avril, nous avons pour la première fois pu faire connaissance du modèle cérébrale Coalia.
Ce modèle, développé par l’INCR autours des équipes de Pascal Benquet et Fabrice Wendling, est une tentative extrêmement ambitieuse et unique dans le monde visant à modéliser le fonctionnement du cerveau humain à travers un modèle mathématique.
Autrement dit, Coalia permet de reproduire les signaux électriques du cerveau humain en configurant correctement des paramètres sur un ordinateur.
Les possibilités qu’offre Coalia à Predilepsy (et à la recherche neurologique en général) sont immenses : génération d’EEG artificiels pour entraîner des algorithmes (et de gagner en indépendance vis-à-vis des données patients très sensibles), simulation de variations combinées de paramètres d’entrée pour comprendre les rôles de différentes zones du cerveau dans la naissance de crises, identification de stratégies pour empêcher les crises,…
Mai
Dès les premiers jours de Predilepsy, nous avons été contactés par un grand nombre de personnes souhaitant contribuer au projet.
Soit directement sur sa dimension technique (data science, neurologie, traitement du signal, etc.), soit sur d’autres dimensions (communication, recherche de partenaires, etc.).
Pour réunir ces bénévoles et pouvoir faire appel au don (indispensable pour soutenir les équipes de recherche !), Predilepsy a officiellement été enregistré comme association loi 1901 en ce début d’année.
Si vous souhaitez soutenir nos actions, vous pouvez faire un don ici ou nous contacter pour rejoindre l’équipe.
Juin
Au printemps, nous avons également fait les démarches pour référencer Predilepsy au sein du programme “Google for Non Profits”.
Ce référencement constitue, un grand pas en avant, tant pour la collaboration des équipes bénévoles et que pour notre communication, car il nous permet désormais d’accéder gratuitement à de nombreux services très précieux pour le quotidien de l’association ainsi qu’au programme Google AdGrants, qui ouvre à Predilepsy les possibilités de recrutement de donateurs en ligne en nous octroyant mensuellement des crédits de publicité Google Adwords.
Juillet
Le partenariat avec Google s’est fortement approfondi cet été !
Grâce à la mobilisation formidable d’une poignée de “Googlers”, Predilepsy a également pu être référencé dans le prestigieux programme Google 20%.
Ce référencement permet désormais à chaque employé de Google dans le monde de contribuer à Predilepsy en attribuant une partie de son temps de travail à la contribution au projet, ce qui nous ouvre à un vivier inépuisable et du plus haut niveau en data science, R&D, marketing, communication, etc.
Août
Au mois d’août nous avons profité de la motivation générale de sortie de confinement pour démarrer réellement la collaboration entre chercheurs et contributeurs bénévoles.
Nous nous réunissons désormais un vendredi sur deux en fin d’après-midi pour faire le point sur nos différentes activités et planifier les travaux des semaines suivantes.
Si vous souhaitez participer à l’un ou l’autre de ces meetings virtuels pour en savoir plus sur nos travaux, n’hésitez pas à nous faire un message.
Septembre
La rentrée scolaire a été marquée par une nouvelle table ronde, cette fois-ci plus généralement dédiée à l’innovation en épilepsie. Cette conférence a eu lieu dans le cadre de la journée ELLIPSE organisée par les laboratoires UCB, réunissant chaque année des centaines de neurologues et epileptologues de différents pays.
Octobre
En octobre, nous avons mis pour la première fois nos pieds dans l’antre de la recherche française en neurologie !
L’Institut du Cerveau (précédemment Institut du cerveau et de la moelle épinière) est une institution de renom mondial qui réunit des centaines de chercheurs autour de travaux de recherche fondamentale ou clinique sur le cerveau et les maladies neurologiques et psychiatriques.
Nous avons eu l’immense chance de visiter les laboratoires de recherche en épilepsie, recontrer quelques ténors de la recherche en épilepsie mondiale, échanger sur nos travaux respectifs et tisser des liens pour créer le terreau de belles collaborations potentielles en 2021 !
Novembre
Grâce au partenariat avec Google, nous avons pu présenter Predilepsy lors du sommet AIForHealth, un événement unique et mondial dédiée aux applications de l’intelligence artificielle dans le domaine de la santé.
Lors d’une émission d’une vingtaine de minutes consacrée à l’utilisation de données réelles et synthétiques dans la recherche en épilepsie, nous avons pu, avec le Pr Rima Nabbout et le Pr Pascal Benquet, présenter les travaux de Predilepsy et les perspectives de l’utilisation d’algorithmes dans le domaine de l’épilepsie.
Cerise sur le gâteau : l’émission fait désormais partie des conférences les plus visionnées sur la plateforme AIForHealth, ce qui témoigne de l’intérêt important du grand public pour l’épilepsie, deuxième maladie chronique neurologique de France.